La Corée du Sud légalise enfin le tatouage par des non-médecins après 33 ans

Après plus de trois décennies de débats, la Corée du Sud a enfin adopté une loi encadrant la pratique du tatouage par des non-médecins.

Le 25 septembre, l’Assemblée nationale a adopté le « Tattooist Act » lors d’une session plénière, avec 195 votes pour et 7 abstentions sur 202 membres présents. Cette loi définit le tatouage et le maquillage permanent comme des « actes de tatouage » et accorde aux personnes réussissant un examen national et obtenant une licence le statut officiel de tatoueur, leur permettant ainsi de pratiquer légalement.

Toutefois, certaines restrictions demeurent : les tatoueurs ne pourront pas effectuer de détatouage, il sera interdit de tatouer un mineur sans le consentement de ses parents, et les praticiens devront suivre une formation obligatoire sur l’hygiène et la sécurité. Ils auront également l’obligation d’enregistrer et de conserver des informations précises comme la date de la prestation, la quantité et le type de pigments utilisés, ainsi que la zone tatouée. La loi entrera en vigueur dans deux ans, avec une période de grâce pouvant aller jusqu’à deux ans pour les enregistrements temporaires et l’obtention des licences.

Jusqu’à présent, le tatouage était considéré comme un « acte médical » depuis un arrêt de la Cour suprême en 1992, et toute pratique par un non-médecin était punie en vertu de la loi médicale. Dans les faits, la majorité des tatouages étant réalisés à des fins esthétiques, la pratique restait tolérée, créant un décalage entre la loi et la réalité. Selon les chiffres de l’Institut national de la santé, 13 millions de Sud-Coréens avaient déjà un tatouage en 2021, et plus de 300 000 personnes travaillaient dans ce secteur.

Les tatoueurs ont accueilli la nouvelle avec enthousiasme. L’Association coréenne des tatoueurs a déclaré :

« Nous sommes enfin renaissants en tant que professionnels fiers de notre métier. Désormais, avec une légitimité et une fierté professionnelle, nous offrirons des services plus sûrs et de meilleure qualité pour développer le ‘K-Tattoo’ comme le meilleur du monde. »

Kim Do Yoon, responsable du syndicat des tatoueurs au sein de la Fédération coréenne des syndicats de la chimie, du textile et de l’alimentation, a ajouté :

« J’ai l’impression de renaître aujourd’hui avec l’adoption du Tattooist Act. Notre objectif ultime reste d’être reconnus comme des artistes et de protéger la valeur de notre profession. »

Du côté du gouvernement, la ministre de la Santé Jeong Eun Kyung a souligné :

« La loi et le système ne reflétaient pas la réalité d’une pratique devenue courante par des non-médecins. Le Tattooist Act est l’aboutissement de longues discussions sociales et établit une base solide pour que l’industrie fonctionne de manière saine et sécurisée, tout en protégeant les droits des clients et des praticiens. »

Toutefois, la Korean Medical Association (KMA) a exprimé ses inquiétudes, affirmant :

« Même si la loi a été adoptée, pour que la pratique ne soit pas dangereuse, la KMA doit rester responsable de l’éducation et de la supervision. Nous ferons valoir nos positions pour que ces points soient pris en compte. »

Source : hani

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