Kong Yoo Jin (ex-BONUSBaby) parle des difficultés de la vie d’idol, des régimes imposés, et des raisons pour lesquelles elle a quitté le monde du divertissement

Kong Yoo Jin nous offre un aperçu de son expérience dans le monde de la K-Pop.

Récemment, THE KOREA TIMES a interviewé l’ex-membre de BONUSBaby pour en savoir plus sur son passé au sein du groupe féminin et sur les difficultés qu’elle avait pu rencontrer durant sa carrière d’idol.

Retrouvez la traduction de son témoignage ci-dessous :

« Je suis entrée dans une agence à l’âge de 15 ans, et je suis restée trainee pendant 6 mois avant de débuter. J’ai été active pendant 2 à 3 ans avant de quitter l’agence.

Il y a des émissions qui montrent à quel point la vie d’idol est dure, mais c’était encore plus difficile que je l’imaginais.

On devait aller aux stations de télévision très tôt le matin, alors nous n’avions que 2 à 3 heures de sommeil après l’entraînement. On se faisait maquiller dans le van en aller au travail. Et comme nous étions des rookies, nous devions être les premières à répéter dans les émissions musicales, ce qui veut dire que nous devions être prêtes pour monter sur scène à 2h du matin pour l’émission de l’après-midi. Aucune de nous ne pouvait faire une petite sieste de peur que ça affecte notre voix.

L’agence attendait que l’on donne le meilleure de nous-mêmes, alors on essayait désespérément de ne pas nous endormir et de nous échauffer la voix jusqu’à ce que l’on monte sur scène. C’était dur.

L’agence nous a dit que nous ne devions pas peser plus de 46 kilos. Je mesure 1m64. Je refusais de manger. J’avais avec moi une brique de lait de soja pour toute la journée. J’avais pris l’habitude de remplacer mes repas par une gorgée ou deux de ma brique de lait de soja tout en m’entraînant toute la journée.

Les jours où je mangeais un peu plus, je contrôlais strictement mes portions et ne mangeais que 2 œufs, 10 tomates cerises, et 10 amandes par jour. Je pesais 42 kilos à cette époque.

On devait monter sur la balance à chaque fois que l’on revenait à l’agence. Ils comparaient notre poids en entrant et en sortant après avoir travaillé. Une fois, nous avons même du monter sur la balance 10 fois dans la même journée. Nous avions du mal à contrôler notre appétit, alors l’agence nous a par la suite interdit de rencontrer nos parents à l’extérieur. On ne les rencontrait que pendant une heure dans les locaux de l’agence.

On entrait à l’agence à midi, on suivait des cours de chant jusqu’à 18h. On avait une pause d’une heure pour manger, et puis on répétait la danse non-stop jusqu’à l’aube. Nous avions des missions journalières à réaliser avant de pouvoir rentrer. On se filmait et on ne pouvait pas rentrer à la maison si nous n’étions pas synchronisées toutes les 6. Il nous est déjà arrivé de répéter comme ça jusqu’à 7h du matin.

Il était difficile de parler à mes parents de la difficulté des choses que je rencontrais, alors je me tournais vers mes membres. Nous sommes très proches, et on se soutenait dans les moments difficiles.

Ma dépression a empiré au point où j’ai commencé à me voir comme une personne qui ne valait rien. Après avoir quitté l’agence, mon état a empiré. Je paniquais et j’avais le souffle court dès que j’étais dans des endroits avec beaucoup de gens.

Maintenant, je suis dans une académie de musique, et alors que je me prépare à auditionner pour les grandes écoles de musiques, j’ai l’impression d’avoir un avantage sur les autres étudiants car je suis nettement moins nerveuse qu’eux pour chanter devant un public.

J’aime penser que mon temps passé à l’agence a été une bénédiction déguisée. Bien sur, c’était douloureux, mais je pense maintenant que cette période sombre de ma vie avait un but. Ça m’a appris que l’espoir pouvait naître des ténèbres et briller.

Maintenant, je veux devenir professeur de musique. Après l’université, je veux devenir professeur et rencontrer beaucoup d’étudiants qui veulent bâtir une carrière dans la musique, afin de pouvoir leur apprendre en fonction de mon expérience et leur dire que c’est aussi dur qu’ils le pensent.

Pour moi, le voyage pour devenir idol de K-Pop était une expérience qui valait la peine d’être vécue, au moins une fois dans ma vie.

A ceux qui rêvent de devenir idols, je veux leur dire de relever le challenge. Il y a toujours deux facettes à chaque expérience, mais pour une fois, j’aimerais qu’ils puissent y aller à fond et qu’ils poursuivent leurs rêves. »