La loi martiale est bel et bien terminée en Corée du Sud, quelques heures après avoir été mise en place.
La Corée du Sud vient de vivre une nuit pleine de rebondissements. Le président Yoon Suk Yeol a décrété la loi martiale en Corée du Sud mardi soir.
En vertu de la loi sud-coréenne, si l’Assemblée exige la levée de la loi martiale avec le consentement d’une majorité de ses membres, le président doit la lever. Le Parti démocrate détient à lui seul 170 des 300 sièges du parlement.
Cependant, le président a tenté d’empêcher cela de se produire. Non seulement il a été annoncé que les opposants à cette décision pourraient être arrêtés, mais ce n’est pas tout car pour empêcher une décision contre lui de l’Assemblée Nationale, on apprenait récemment que l’accès au bâtiment de l’Assemblée nationale était bloqué en vertu du décret d’urgence. Personne ne pouvait pénétrer à l’intérieur ce soir, ni civils ni députés.
Les sud-coréens ont lutté, et alors que les militaires tentaient de s’emparer du Parlement, les députés ont pu entrer à l’intérieur du bâtiment pour voter en urgence contre la loi martiale imposée par le président. L’Assemblée nationale, dirigée par l’opposition, a adopté mercredi la motion visant à révoquer la déclaration de la loi martiale d’urgence faite par le président Yoon Suk Yeol, avec le vote favorable des 190 députés présents.
Le président de l’Assemblée nationale, Woo Won Shik, a convoqué une session plénière d’urgence, quelques heures après que le président a déclaré la loi martiale. Selon la loi coréenne, le président est tenu de lever la déclaration si l’Assemblée nationale le demande après un vote majoritaire, donc cette décision l’oblige à se plier au Parlement.
A 4h27 du matin, soit 6 heures à peine après avoir instauré de force la loi martiale, le président Yoon Suk Yeol a annoncé lors d’une allocution depuis le Bureau présidentiel la levée de la loi martiale d’urgence. Il a également fait retirer la totalité des troupes mobilisées autour du Parlement et dans les rues de Séoul, quelques heures après un défilé effrayant d’hélicoptères et véhicules militaires dans la capitale.
S’il a donc confirmé la levée de la loi martiale, Yoon Suk Yeol a cependant poursuivi ses accusations envers l’opposition, les accusant de paralyser le pays et d’empêcher le gouvernement d’être efficace.
Pour le contexte historique, cela faisait 44 ans que la loi martiale n’avait pas été en vigueur en Corée du Sud, suite à sa levée en 1980 après la mort du président Park Chung Hee.
Désormais, les experts estiment que les jours de Yoon Suk Yeol à la tête du pays sont comptés. En effet, ses tentatives de forcer le pays à passer sous loi martiale et d’empêcher les députés de faire invalider sa décision en bloquant verrouiller l’accès au Parlement, sont des signes qui devraient écourter son mandat, car il est désormais sur un siège éjectable avec des prises de décision qui ont mis en danger la démocratie et qui auraient pu avoir des conséquences désastreuses.
Du côté de l’opposition, on réclame d’ailleurs déjà sa démission, et le peuple coréen se manifeste aussi en ce sens à l’heure actuelle, après une nuit mouvementée qui aura fait peur à tout le pays.