Corée du Sud : Les conseillers présidentiels présentent leur démission

Le président perd le soutien de ses plus proches conseillers.

Après la nuit mouvementée qui a récemment secoué la Corée du Sud et grandement affaibli la confiance du peuple en le président Yoon Suk Yeol, ce sont les démissions qui s’enchaînent en protestation face aux prises de décision du président.

Le 4 décembre, on apprenait en effet que les principaux conseillers présidentiels avaient présenté leur démission au président dans la matinée. Parmi eux, des figures évidemment très importantes du paysage politique sud-coréen, dont le secrétaire général Chung Jin Suk, le conseiller à la sécurité nationale Shin Won Sik, ainsi que le conseiller aux affaires politiques Sung Tae Yoon.

Si beaucoup de rumeurs circulent au sujet de leur décision de se dissocier de Yoon Suk Yeol, plusieurs sources affirment qu’ils n’avaient pas été informés de la décision du président d’instaurer la loi martiale. Cette décision lourde et qui aurait pu avoir de graves conséquences aurait ainsi détruit la confiance des conseillers en le président, menant à une vague de départ de leur côté.

Avec les partis de l’opposition désormais unis pour demander la destitution de Yoon Suk Yeol, le président sud-coréen voit ses soutiens être réduits à peau de chagrin jour après jour.

Pour revenir sur toute cette histoire, Le président Yoon Suk Yeol a décrété la loi martiale en Corée du Sud mardi soir.

En vertu de la loi sud-coréenne, si l’Assemblée exige la levée de la loi martiale avec le consentement d’une majorité de ses membres, le président doit la lever. Le Parti démocrate détient à lui seul 170 des 300 sièges du parlement.

Cependant, le président a tenté d’empêcher cela de se produire. Non seulement il a été annoncé que les opposants à cette décision pourraient être arrêtés, mais ce n’est pas tout car pour empêcher une décision contre lui de l’Assemblée Nationale, on apprenait récemment que l’accès au bâtiment de l’Assemblée nationale était bloqué en vertu du décret d’urgence. Personne ne pouvait pénétrer à l’intérieur ce soir, ni civils ni députés.

Les sud-coréens ont lutté, et alors que les militaires tentaient de s’emparer du Parlement, les députés ont pu entrer à l’intérieur du bâtiment pour voter en urgence contre la loi martiale imposée par le président. L’Assemblée nationale, dirigée par l’opposition, a adopté mercredi la motion visant à révoquer la déclaration de la loi martiale d’urgence faite par le président Yoon Suk Yeol, avec le vote favorable des 190 députés présents.

Le président de l’Assemblée nationale, Woo Won Shik, a convoqué une session plénière d’urgence, quelques heures après que le président a déclaré la loi martiale. Selon la loi coréenne, le président est tenu de lever la déclaration si l’Assemblée nationale le demande après un vote majoritaire, donc cette décision l’oblige à se plier au Parlement.

A 4h27 du matin, soit 6 heures à peine après avoir instauré de force la loi martiale, le président Yoon Suk Yeol a annoncé lors d’une allocution depuis le Bureau présidentiel la levée de la loi martiale d’urgence. Il a également fait retirer la totalité des troupes mobilisées autour du Parlement et dans les rues de Séoul, quelques heures après un défilé effrayant d’hélicoptères et véhicules militaires dans la capitale.

Les partis d’opposition réclament depuis sa destitution.

Source : koreajoongangdaily