Corée du Sud : La tentative de destitution du président échoue car son parti a boycotté le vote

Yoon Suk Yeol reste au pouvoir.

La motion de destitution du président sud-coréen Yoon Suk Yeol, initiée par six partis d’opposition, n’a pas pu être adoptée ce 7 décembre lors d’une séance plénière de l’Assemblée nationale. Avec seulement 195 députés présents, le vote n’a pas atteint le quota requis de 200 votes, ce qui a entraîné le rejet automatique de la motion.

Pendant la session, les membres du Parti du pouvoir populaire (le PPP) ont quitté la chambre pour ne pas participer au vote. Pour s’assurer que personne ne les trahirait, ils s’encourageaient tous à quitter en même temps, et ont presque tous fui la salle. Seuls trois députés du PPP, Ahn Cheol Soo, Kim Ye Ji et Kim Sang Wook, sont restés pour voter sur la motion de destitution.

Le président de l’Assemblée nationale, Woo Won Shik, a donc déclaré la motion invalide, déclarant :

« Le vote de destitution du président Yoon Suk Yeol n’a pas pu avoir lieu en raison d’un manque de quorum. La session d’aujourd’hui a été suivie de près par le peuple coréen et la communauté internationale. Malheureusement, nous n’avons même pas pu procéder à un vote sur une question nationale aussi cruciale.

La démocratie valorise non seulement le contenu mais aussi le processus. L’absence de vote reflète notre incapacité à respecter les procédures démocratiques sur une question d’importance nationale. Au nom de l’Assemblée nationale, je présente mes sincères excuses au public. »

Malgré cet échec, le Parti démocrate a annoncé son intention de réintroduire la motion de destitution. On se retrouvera donc pour un second épisode dans quelques jours.

Pendant que l’Assemblée nationale délibérait, des manifestations de masse ont eu lieu à l’extérieur du complexe parlementaire. La « Marche nationale aux chandelles pour la démission de Yoon » a rassemblé 1 million de participants dans la rue ce week-end selon les organisateurs.

Pour revenir sur toute cette histoire, Le président Yoon Suk Yeol a décrété la loi martiale en Corée du Sud mardi soir.

En vertu de la loi sud-coréenne, si l’Assemblée exige la levée de la loi martiale avec le consentement d’une majorité de ses membres, le président doit la lever. Le Parti démocrate détient à lui seul 170 des 300 sièges du parlement.

Cependant, le président a tenté d’empêcher cela de se produire. Non seulement il a été annoncé que les opposants à cette décision pourraient être arrêtés, mais ce n’est pas tout car pour empêcher une décision contre lui de l’Assemblée Nationale, on apprenait récemment que l’accès au bâtiment de l’Assemblée nationale était bloqué en vertu du décret d’urgence. Personne ne pouvait pénétrer à l’intérieur ce soir, ni civils ni députés.

Les sud-coréens ont lutté, et alors que les militaires tentaient de s’emparer du Parlement, les députés ont pu entrer à l’intérieur du bâtiment pour voter en urgence contre la loi martiale imposée par le président. L’Assemblée nationale, dirigée par l’opposition, a adopté mercredi la motion visant à révoquer la déclaration de la loi martiale d’urgence faite par le président Yoon Suk Yeol, avec le vote favorable des 190 députés présents.

Le président de l’Assemblée nationale, Woo Won Shik, a convoqué une session plénière d’urgence, quelques heures après que le président a déclaré la loi martiale. Selon la loi coréenne, le président est tenu de lever la déclaration si l’Assemblée nationale le demande après un vote majoritaire, donc cette décision l’oblige à se plier au Parlement.

A 4h27 du matin, soit 6 heures à peine après avoir instauré de force la loi martiale, le président Yoon Suk Yeol a annoncé lors d’une allocution depuis le Bureau présidentiel la levée de la loi martiale d’urgence. Il a également fait retirer la totalité des troupes mobilisées autour du Parlement et dans les rues de Séoul, quelques heures après un défilé effrayant d’hélicoptères et véhicules militaires dans la capitale.

Les partis d’opposition réclament depuis sa destitution.