Ce 7 décembre à 10 heures, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a présenté ses excuses officielles devant la nation pour sa tentative d’imposer la loi martiale le mardi 3 décembre dernier.
Alors que les manifestations se multiplient et que l’Assemblée Nationale vote aujourd’hui pour sa destitution, il a présenté des excuses, déclarant :
« Au peuple de Corée du Sud.
Le 3 décembre à 23 heures, j’ai proclamé l’état d’urgence martial. Environ deux heures plus tard, le 4 décembre à 1 heure du matin, l’Assemblée nationale a voté pour annuler la déclaration, et en vertu de cette décision, l’armée a reçu l’ordre de se retirer. La déclaration de la loi martiale a ensuite été levée lors d’une réunion du cabinet.
En tant que chef du gouvernement de ce pays, ma décision de déclarer l’état d’urgence martial était basée sur le désespoir. Cependant, c’était une décision qui a généré de l’appréhension et du malaise chez le peuple du pays. Pour cela, je m’excuse. Je voudrais profiter de cette occasion pour présenter mes sincères excuses au peuple de Corée du Sud pour le choc que j’ai causé.
Je n’échapperai à aucune responsabilité juridique ou politique liée à la déclaration de la loi martiale. De plus, il est question d’une autre déclaration de la loi martiale. Je voudrais préciser qu’une deuxième déclaration de la loi martiale n’aura lieu en aucun cas.
Au peuple de Corée du Sud. À partir d’aujourd’hui et jusqu’à la fin de mon mandat, je confierai au parti au pouvoir la tâche de rétablir la stabilité dans la situation de notre pays. Le cabinet et le parti au pouvoir assumeront l’entière responsabilité de la gestion des affaires de l’État.
Une fois de plus, je m’incline devant le peuple de notre pays pour lui présenter mes excuses pour avoir suscité des inquiétudes. »
Pour revenir sur toute cette histoire, Le président Yoon Suk Yeol a décrété la loi martiale en Corée du Sud mardi soir.
En vertu de la loi sud-coréenne, si l’Assemblée exige la levée de la loi martiale avec le consentement d’une majorité de ses membres, le président doit la lever. Le Parti démocrate détient à lui seul 170 des 300 sièges du parlement.
Cependant, le président a tenté d’empêcher cela de se produire. Non seulement il a été annoncé que les opposants à cette décision pourraient être arrêtés, mais ce n’est pas tout car pour empêcher une décision contre lui de l’Assemblée Nationale, on apprenait récemment que l’accès au bâtiment de l’Assemblée nationale était bloqué en vertu du décret d’urgence. Personne ne pouvait pénétrer à l’intérieur ce soir, ni civils ni députés.
Les sud-coréens ont lutté, et alors que les militaires tentaient de s’emparer du Parlement, les députés ont pu entrer à l’intérieur du bâtiment pour voter en urgence contre la loi martiale imposée par le président. L’Assemblée nationale, dirigée par l’opposition, a adopté mercredi la motion visant à révoquer la déclaration de la loi martiale d’urgence faite par le président Yoon Suk Yeol, avec le vote favorable des 190 députés présents.
Le président de l’Assemblée nationale, Woo Won Shik, a convoqué une session plénière d’urgence, quelques heures après que le président a déclaré la loi martiale. Selon la loi coréenne, le président est tenu de lever la déclaration si l’Assemblée nationale le demande après un vote majoritaire, donc cette décision l’oblige à se plier au Parlement.
A 4h27 du matin, soit 6 heures à peine après avoir instauré de force la loi martiale, le président Yoon Suk Yeol a annoncé lors d’une allocution depuis le Bureau présidentiel la levée de la loi martiale d’urgence. Il a également fait retirer la totalité des troupes mobilisées autour du Parlement et dans les rues de Séoul, quelques heures après un défilé effrayant d’hélicoptères et véhicules militaires dans la capitale.